5 questions sur la dermite associée à l’incontinence

Une dermite associée à l’incontinence est une altération de la peau causée par un contact prolongé de la peau avec les selles et les urines. Elle se caractérise par une inflammation des couches supérieures de la peau. Elle occasionne des démangeaisons, des brûlures et des douleurs. Elle augmente également les risques d’apparition d’un érythème (lésion dermatologique). La DAI est plus sévère en cas d’incontinence fécale car les enzymes digestives présentes dans les selles s’attaquent directement à la barrière cutanée.

Dans certains cas, la dermite associée à l’incontinence peut entraîner une perte d’autonomie, nuire au sommeil, à la qualité de vie et entraîner une charge excessive de soins.

La dermite associée à l’incontinence touche plus particulièrement les patients concernés par une incontinence prolongée : personnes âgées fragiles, alitées, en réanimation ou souffrant de démence. Certains traitements médicamenteux à base de corticoïdes, de certains antibiotiques ou d’immunosuppresseurs, prescrits en cas de diabète ou de malnutrition, peuvent également fragiliser la peau et augmenter les risques de dermite.

Une mauvaise prise en charge de l’incontinence peut favoriser le développement de la dermite associée à l’incontinence. La prévention passe par une excellente hygiène corporelle. En effet, il faut limiter au maximum le contact de la peau avec les selles et les urines. C’est pourquoi la peau doit être nettoyée avec un savon antibactérien non agressif pour la peau et rincée à l’eau claire. Il faut ensuite bien sécher la zone et appliquer une crème protectrice. Attention au nettoyage trop agressif de la peau, qui peut accroître le frottement sur la peau.

Le choix de la protection est également primordial. La taille et la capacité d’absorption doivent être adaptées au patient afin de limiter l’humidité et donc le risque de DAI. Ces protections contre l’incontinence doivent être changées régulièrement : au moins trois fois par jour mais aussi après chaque selle. Rappelons que les protections jetables sont à usage unique et ne peuvent être réutilisées à partir du moment où elles ont été en contact avec l’urine ou les selles.

La DAI est une complication avérée de l’incontinence. Si la pathologie n’est pas correctement prise en charge, le risque de développer des escarres s’accroît. Les escarres sont des lésions importantes de la peau que l’on rencontre fréquemment chez les patients incontinents à mobilité réduite. Elles se caractérisent dans un premier temps par des rougeurs, c’est la raison pour laquelle on confond souvent ces lésions avec la dermite. En revanche, contrairement à la DAI, les escarres peuvent évoluer en plaies très profondes.

En cas de dermite associée à l’incontinence, il est fortement recommandé de demander un avis médical. Différents traitements existent. Pour soulager le patient, il est impératif de traiter localement la DAI. La zone concernée doit d’abord être parfaitement nettoyée, avant l’application d’une crème cicatrisante. Si la peau est trop abîmée, des pansements spécifiques sont utilisés.

En parallèle, selon l’état du patient et les causes, une prise en charge de l’incontinence sera proposée. Il pourra s’agir de séances de rééducation du périnée, d’un traitement médicamenteux ou encore d’une intervention chirurgicale.