Incontinence anale : la thérapie cellulaire

L’incontinence anale est un enjeu important pour la recherche. En effet, près d’un million de personnes sont concernées (source : Inserm) par cette pathologie en France, dont plus d’un tiers dans sa forme sévère, souvent handicapante. En cas d’incontinence anale, les sphincters sont fragilisés (par exemple chez la femme jeune après un accouchement). Ces muscles situés autour de la zone anale ne se contractent alors plus de manière optimale.
Un groupe de chercheurs de l’Inserm associés au CHU de Rouen ont mis au point une thérapie cellulaire qui consiste à injecter des cellules souches adultes (myoblastes), afin de refabriquer du muscle dans la partie située autour de la zone anale.

Les chercheurs ont d’abord testé l’efficacité du nouveau traitement sur des rats. Les résultats sont très positifs : grâce aux nouvelles cellules souches (myoblastes) injectées, on constate une amélioration de la fonction sphinctérienne.

La seconde phase des essais cliniques s’est déroulée sur l’homme. Le traitement a été testé sur la moitié des 24 patients, l’autre moitié ayant reçu un placebo. Les chercheurs prélèvent d’abord des fibres musculaires chez les patients, puis les mettent en culture afin d’en obtenir un nombre suffisant. Ces cellules, plus fonctionnelles, sont ensuite injectées dans le sphincter défaillant.

Les bilans réalisés après l’injection de cellules souches sont très positifs : 7 personnes sur 12 (soit 58 % des participants ayant reçu le traitement) ont vu leur incontinence s’améliorer. Le traitement est très bien toléré et suscite de nombreux espoirs de guérison pour les années à venir. L’Inserm devrait maintenant tester ce traitement sur un échantillon de patients beaucoup plus large.

Sources : Inserm. Incontinence anale : une nouvelle thérapie pour une maladie taboue.