Incontinence des personnes âgées : les 5 idées à retenir

L’incontinence urinaire touche 10 % des 70 à 75 ans et 25 % des plus de 85 ans (1). En effet avec l’âge, le plancher pelvien s’affaiblit et le système nerveux se détériore. Les fuites urinaires peuvent également être causées par des troubles moteurs et liés à un manque de coordination des mouvements, une perte d’autonomie…

Pour les formes d’incontinence urinaire dites « transitoires », des solutions existent. Ce type d’incontinence résulte d’une immobilisation suite à une fracture du bassin, une thrombose veineuse ou un AVC. Il s’agit d’incontinence ponctuelle, généralement réversible. Conseil : dans ce cas, il est préférable d’éviter de mettre des protections d’incontinence aux patients âgés dès qu’apparaissent les premiers signes. Cela peut en effet aggraver l’incontinence et la rendre définitive.

L’incontinence dite « chronique » ne peut être guérie mais elle peut être limitée. Elle concerne des personnes touchées par une hémiplégie, par la maladie de Parkinson… Pour être certain de bien identifier son origine, consultez un professionnel de santé.

Reconnaître que l’on souffre de fuites urinaires revient à accepter une forme de dépendance et de perte de contrôle. Cette prise de conscience s’accompagne souvent d’un sentiment de honte et de culpabilité. C’est pourquoi le dialogue entre l’aidant ou le soignant et les personnes âgées est essentiel. Il est important de dédramatiser la situation et de chercher une solution adaptée.

L’incontinence a souvent une incidence sur la qualité de vie de la personne âgée, laquelle peut par exemple renoncer à des sorties trop longues de peur de s’éloigner des toilettes. C’est un facteur de repli sur soi et d’isolement social reconnu, pouvant dans certains cas conduire à la dépression. C’est pourquoi l’entourage des personnes âgées concernées doit s’assurer qu’elles conservent un lien social.

Une bonne hygiène de vie aide à réduire les fuites urinaires. Chez les personnes âgées, mieux vaut éviter les aliments qui irritent la vessie : café, sodas, plats épicés et aliments acides. La consommation d’aliments diurétiques (alcool, asperges, thé ou bouillons) doit être limitée, en particulier le soir. Pour limiter la constipation, facteur de risque reconnu pour l’incontinence urinaire ou fécale, mieux vaut privilégier les aliments riches en fibres (légumes, céréales…).

En cas de fuites urinaires, la personne âgée a tendance à se lever plus souvent la nuit pour se rendre aux toilettes. Le logement doit donc être aménagé de manière spécifique afin de rendre les toilettes facilement accessibles. Il faut s’efforcer de réduire les obstacles et s’assurer de la bonne luminosité des lieux la nuit (lumières allumées, veilleuses…). Pensez également à prévoir une poubelle pour les protections usagées proche du lieu de change.

En attendant de trouver une solution ou un traitement adapté, les personnes âgées doivent parfois utiliser des protections contre l’incontinence. Pour maximiser leur confort, les protections doivent être adaptées à la morphologie (tour de hanche ou taille de pantalon), au niveau de mobilité du patient et être suffisamment absorbantes (taux d’absorption jusqu’à 10 gouttes pour les protections HARTMANN). Pour les hommes, des protections spécifiques existent. Pour plus de sérénité et une protection de la literie, il est conseillé d’utiliser des alèses jetables. Demandez conseil à votre médecin traitant pour une bonne prise en charge des fuites urinaires.

(1) Incontinence urinaire et fécale du sujet âgé. Corpus de gériatrie 2000; chapitre 10 : p. 109-119.