Incontinence : les risques du sport intensif

On le sait, une activité sportive régulière aide à se maintenir en bonne santé. Cependant dans certains cas, la pratique intensive d’un sport peut entraîner des risques de fuites urinaires. C’est le cas notamment pour les sportives de haut niveau, particulièrement exposées. Parce que le sujet est encore tabou, l’information et la prise en charge restent encore insuffisantes. Les sportives concernées sont contraintes de réduire leurs entraînements voire, dans certains cas, d’y renoncer. Pourtant des solutions existent.
Principale pathologie : l’incontinence urinaire d’effort
Haut niveau, pratique intensive : quels sont les sports à risque ?
Prévention et traitement
On parle généralement de pratique intensive d’un sport à partir d’une séance quotidienne de plus d’une heure et demie. Pratiqué à haute dose, le sport peut être à l’origine de fuites urinaires chez la femme. Il s’agit la plupart du temps d’incontinence urinaire d’effort. Cette forme d’incontinence survient quand une pression brutale est exercée sur le périnée et donc sur la vessie : toux, éternuement mais aussi effort physique intense. La prévalence (mesure de l’état de santé d’une population dénombrant le nombre de cas de pathologie sur une période donnée) chez les sportives de haut niveau est comprise entre 22% et 50% (1).
L’incontinence reste un sujet tabou. Selon un sondage Ifop, quatre femmes sur cinq pensent qu’il est difficile de parler d’incontinence à son entourage et un tiers des femmes pensent qu’il est difficile d’aborder le sujet avec son médecin ! En cas de fuites urinaires répétées, 10% des athlètes renoncent à la pratique de leur sport et 20% réduisent les entraînements. Pourtant, il suffit souvent d’en parler à un professionnel de santé pour trouver un traitement adapté.
Plusieurs études ont été réalisées afin de déterminer quels sports peuvent entraîner des fuites urinaires chez la femme. Les sports les plus à risque sont ceux qui sollicitent la sangle abdominale (ce qui augmente la pression sur le périnée) ou qui entraînent des chocs ou des impacts répétés. C’est le cas notamment du fitness, du volley-ball ou des arts martiaux.
Une étude danoise portant sur 291 athlètes de haut niveau de 14 à 51 ans montre que les disciplines les plus exposées sont la gymnastique (56 %), le ballet (43 %), l’aérobic (40 %), le volley-ball (30 %), l’athlétisme (25 %), le handball (21 %) ou le basket-ball (17 %). (3).
L’incontinence urinaire d’effort est particulièrement fréquente chez les sportives de haut niveau qui pratiquent le trampoline (un sport qui demande des efforts répétés). Une étude menée en Suède sur 35 sportives âgées de 12 à 22 ans atteste que la prévalence peut atteindre 80 % (4).
Les activités sportives suivantes présentent également des risques d’incontinence lorsqu’elles sont pratiquées de manière trop intensive : le tennis, les sports de glisse et la course à pied. Avec la marche, la natation, le vélo, les sports de rame, le golf ou le roller, le risque d’incontinence est plus faible.
La pratique intensive d’un sport peut déclencher une fragilité, affaiblir le périnée. Le sportif peut ainsi être touché par des fuites urinaires même plusieurs années après avoir cessé la pratique d’un sport.
Dans une très grande majorité des cas, la rééducation du périnée est le traitement préconisé et le point de départ de la prise en charge. Les traitements médicamenteux et les éventuelles interventions chirurgicales ne sont proposés que si la rééducation est insuffisante. Une bonne hygiène de vie peut réduire l’incontinence.
La pratique d’un sport de haut niveau ou intensif nécessite un suivi médical spécifique. Pour que l’incontinence urinaire soit prise en charge de manière efficace, dès les premières fuites, il est recommandé d’aborder le sujet avec un professionnel de la santé.
Références
(1) Contreras Ortiz O. Stress urinary incontinence. Int J Gynecol Obstetrics, 2004.
(2) Salvatore S, Serati M, Laterza R. The impact of urinary stress incontinence in young and middle age women practicing recreational sports activity: an epidemiological study. Br J Sports Med, 2009.
(3) Thyssens HH, Clevin L, Olesen S, Lose F. Urinary incontinence in elite female athletes and dancers. Int Urogynecol J Pelvic Floor Dysfunct, 2002.
(4) Eliasson K, Larsson T, Mattsson. Prevalence of stress incontinence in nulliparous elite trampolinists. Scand J Med Sci Sports, 2002.
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