Qu’est-ce que le métier de périnéologue?

En France, le diplôme de masseur kinésithérapeute suffit pour proposer une rééducation du périnée aux patients. Cependant, une très large majorité des professionnels suivent une formation spécifique. Lors des formations, l’aspect psychologique est également abordé. Cette partie de la formation vise à aider les patients à accepter leur état, afin d’assurer une prise en charge optimale de chaque patient.

Pour la rééducation du périnée, l’appareil de biofeedback nous est très utile : il permet de travailler grâce au rétrocontrôle et de visualiser les contractions du périnée. Le plus souvent, ces appareils assurent aussi l’électrostimulation. Les spécialistes utilisent également la rééducation périnéale manuelle, en complément. Les méthodes choisies dépendent du patient et de son état. Par exemple, si les muscles du périnée ont peu de tonicité, quelques séances d’électrostimulation sont indispensables pour réveiller le muscle. La rééducation manuelle permet de travailler avec plus de précision, sur une zone particulière.

La rééducation du périnée est systématiquement proposée après un accouchement ou après une prostatectomie mais aussi en cas d’incontinence urinaire ou anale. Cependant, depuis quelques années, le travail du périnée est aussi proposé à titre préventif. Les futures mamans peuvent bénéficier d’une préparation périnéale à l’accouchement. Grâce à ces séances, le risque de déchirure et d’épisiotomie est nettement réduit.

Oui, il est également possible de travailler les muscles du périnée avant une prostatectomie. Ces séances servent à prendre conscience du périnée et à se familiariser avec les exercices de rééducation. Ainsi la rééducation post-opératoire s’en trouve réduite : elle passe d’une cinquantaine de séances à seulement 15 séances en moyenne. Un travail sur le périnée est également à envisager avant une opération chirurgicale de pose d’une bandelette TOT ou TVT, ou avant une hystérectomie (ablation de l’utérus).

Travailler le périnée s’avère bénéfique avant certaines opérations chirurgicales : pose d’une bandelette TOT ou TVT, ablation de l’utérus. Chez l’homme, il est également possible de travailler les muscles du périnée avant une prostatectomie. La rééducation post-opération s’en trouve réduite : elle passe d’une cinquantaine de séances à seulement 15 séances en moyenne.

La rééducation du périnée est un traitement peu invasif. Il n’est pas rare que les séances de rééducation soient associées à un traitement médical, notamment en cas d’incontinence fécale ou de vessie hyperactive. Le travail du périnée permet alors de réduire le traitement et de maximiser son efficacité. Si la rééducation du périnée n’est pas suffisante, la chirurgie est alors envisagée. Après l’intervention, le périnéologue est à nouveau sollicité pour aider le patient à reprendre le contrôle des muscles de son périnée.

Les périnéologues travaillent avec les gynécologues, les urologues et les gastro-entérologues. Même s’ils peuvent donner leur avis sur le sujet, ils ne choisissent jamais le traitement de leurs patients. En revanche, ils déterminent les méthodes de rééducation.

Les populations à risque, comme les personnes qui ont déjà eu des fuites urinaires ou un début de prolapsus (ou descente d’organes), doivent effectuer un bilan chaque année. Dans les autres cas, les bilans se font après et de plus en plus avant l’accouchement, au moment de la ménopause, en cas de pathologie de la prostate ou quand une faiblesse est avérée.

En France, la périnéologie se généralise : de plus en plus de kinésithérapeutes se forment à cette spécialité. La périnéologie pourrait même devenir une spécialité médicale à part entière dans les prochaines années. Pour conclure, j’insisterais sur le fait que la rééducation du périnée s’avère également bénéfique à titre préventif, pour les hommes comme pour les femmes.

Remerciements à Loïc Dabbadie, masseur kinésithérapeute à Lille et formateur en périnéologie.