Incontinence fonctionnelle, hyperactivité vésicale : les risques après un AVC

Chaque année en France, près de 150 000 personnes sont victimes d’un accident vasculaire cérébral. Ces « AVC » peuvent être classés en deux catégories : les infarctus, où des vaisseaux sanguins se bouchent, et les hémorragies où les vaisseaux éclatent. Dans les deux cas, un certain nombre de cellules nerveuses sont détruites, laissant des séquelles permanentes, dont des problèmes d’incontinence urinaire.
En effet, 40 à 80% des patients hospitalisés pour un AVC présentent des problèmes d’incontinence urinaire au cours de leur séjour. Pour presque un tiers d’entre eux, ces problèmes demeureront après leur sortie. Pour 10 à 20% de ces derniers, l’incontinence persistera tout au long de leur vie1.
Plusieurs études ont mis en évidence que plus un AVC est important, plus l’incontinence urinaire est sévère. De même, s’il se reproduit, les risques de déclin fonctionnel et cognitif irréversibles augmentent ; avec pour conséquence des fuites urinaires de plus en plus importantes, de moins en moins contrôlables.
Les fuites urinaires sont souvent mal vécues, par sentiment de honte ou par pudeur, on n’ose pas toujours en parler à notre médecin. Mais, « parce que les causes de l’incontinence sont multiples et que, donc, les traitements doivent être spécifiques et orientés, il est essentiel que le médecin différencie l’incontinence vraie de l’incontinence fonctionnelle », explique le Pr R.J. Opsomer, urologue et responsable du laboratoire d’urodynamique aux Cliniques universitaires Saint-Luc (UCL-Bruxelles).
Suite à un AVC, l’incontinence urinaire peut être due à des troubles de la mobilité si la personne présente une hémiplégie par exemple. Si elle a du mal à se déplacer, elle n’arrive pas à temps aux toilettes. Ou, autre cas de figure, lorsque l’AVC a provoqué des dommages au niveau du centre du langage, alors le patient n’arrive pas à communiquer à son entourage son besoin d’uriner.
Mais d’autres facteurs peuvent encore précipiter une incontinence : certains médicaments sédatifs, une infection urinaire, un fécalome, un manque de personnel soignant dans les institutions… Concrètement, l’incontinence fonctionnelle survient dans certaines situations qui ne touchent pas directement l’appareil urinaire ou son contrôle neurologique, mais qui sont susceptibles d’exacerber ou de précipiter une réelle incontinence urinaire, explique le Pr R.J. Opsomer.
Une personne victime d’un AVC présente très souvent une hyperactivité vésicale2 c’est-à-dire des contractions involontaires de la vessie qui provoquent des envies soudaines et irrépressibles d’uriner. Le patient souffre alors d’urgences mictionnelles, de pollakiurie (mictions fréquentes), de nycturie (il urine fréquemment la nuit) et d’incontinence d’urgence (aggravée éventuellement par une altération plus ou moins sévère de la conscience).
Dans certains cas, l’accident vasculaire cérébral ne fait qu’aggraver une incontinence urinaire existante ; en effet, une personne de moins de 65 ans sur vingt y est sujette3. Il s’agit d’ailleurs de la première cause de trouble fonctionnel chez les personnes d’âge moyen.
Les hommes âgés peuvent ainsi souffrir d’hyperactivité vésicale (préexistante à l’AVC) dans le cadre d’une banale hypertrophie de la prostate.
Quant aux femmes âgées qui ont eu un ou plusieurs enfants, elles peuvent présenter de l’incontinence urinaire à l’effort. Par ailleurs, il faut savoir, qu’exceptionnellement, un AVC peut se compliquer non pas d’incontinence urinaire… mais de rétention urinaire ou d’incontinence par regorgement (permanente en goutte-à-goutte).
Notes
1 Les études statistiques portant sur l’AV C et l’incontinence ont été faites à des époques, dans des pays et sur des groupes de patients différents, ce qui explique les fourchettes de chiffres.
2 R.J. Opsomer et E.C. Laterre, Les troubles urinaires in Laterre EC: Sémiologie des maladies nerveuses, Editions De Boeck, Bruxelles 2008.
3 Au-delà de 75 ans, ce chiffre passe à une personne sur 12.
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Bonsoir,
Une femme senior a des contractions urinaires involontaires, de jour comme de nuit, suite à un AVC.
Je cherche, pour l’aider, les solutions simples comme le thym, qui sont efficaces pour éviter les antibiotiques lors de cystites.
Je voudrais également lui donner des conseils pour diminuer son stress permanent, afin d’éviter les médicaments qui ont tant d’effets secondaires.
Je vous remercie pour votre aide. avec mes meilleurs sentiments.