L‘incontinence urinaire, une conséquence de la maladie d’Alzheimer

Il est aujourd’hui encore difficile d’identifier les causes exactes de la maladie d’Alzheimer. L’âge et l’hérédité sont parmi les principaux facteurs identifiés qui favorisent l’apparition de cette maladie qui touche le cerveau. Les femmes sont plus touchées que les hommes, une disparité qui s’explique par la diminution des œstrogènes après la ménopause. Un traumatisme crânien dans la petite enfance augmenterait également les risques. Enfin, des chercheurs ont mis en évidence que la présence d’aluminium dans l’eau que nous buvons constitue aussi un des facteurs de risque potentiel pour le cerveau.

Les pertes de mémoire à court terme et les pertes d’attention sont les premiers symptômes annonciateurs de la maladie d’Alzheimer. Dans un deuxième temps, le patient perd également la mémoire à long terme (souvenirs anciens). Il a du mal à s’exprimer, ne trouve plus ses mots et peine à tenir une discussion. Il comprend de plus en plus mal le langage écrit puis le langage parlé. Par la suite et en fonction de l’évolution, on constate des troubles du comportement et de la concentration. Le patient devient irritable, anxieux ou agité voire même il peut manifester des signes de démence. Aux stades les plus avancés de la maladie, les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer perdent leurs repères, y compris dans un environnement familier de la vie quotidienne. Ce qui présente des difficultés en cas d’envie pressante d’uriner, sachant que la maladie s’accompagne fréquemment de problèmes d’incontinence.

Selon les patients et le stade d’avancement, elle évolue de manière très différente, avec une dégradation étalée sur plusieurs dizaines d’années. Avec les pertes de mémoire, le malade perd progressivement son autonomie et ne peut plus accomplir les gestes de tous les jours. Il ne communique plus, puis ne parvient plus à marcher et il n’est pas rare qu’il devienne dépendant. Ce qui constitue une épreuve très difficile à gérer pour les proches. Pour préserver la dignité des malades en cas d’incontinence, il est nécessaire d’avoir recours aux protections pour incontinence.

L’entourage d’une personne touchée par la maladie d’Alzheimer est rarement préparé aux conséquences de cette maladie. Les personnes qui décident de s’occuper d’un proche doivent veiller à trouver un équilibre entre ses propres besoins et ceux du malade.

Si vous choisissez d’assumer le rôle d’aidant, essayez de maintenir l’indépendance de la personne concernée le plus longtemps possible. L’une des règles d’or est de laisser le malade s’impliquer dans toutes les activités de la vie quotidienne et les tâches qu’il peut exécuter, en fonction du stade d’évolution de la maladie.

Vous pouvez aussi le guider en listant les différentes tâches à accomplir jour par jour. Placez des notes qui rappelleront au patient d’éteindre les lumières, les robinets, les volets ou encore les appareils électriques. Il est essentiel de bien aménager l’habitation du malade afin qu’il soit autonome : qu’il puisse se laver ou s’habiller seul. Enfin, une personne atteinte doit toujours garder sur lui les numéros de téléphone des personnes à contacter en cas d’urgence, ou s’il s’égare.

La perte de contrôle de la vessie et des intestins est fréquente chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Voici quelques conseils pour réduire les inconvénients liés à l’incontinence :

• facilitez l’accès aux toilettes en signalisant la porte grâce à une couleur ou un panneau avec un pictogramme ou une indication « Toilettes » ;

• privilégiez les vêtements confortables et faciles à enlever ;

• habituez la personne à se rendre aux toilettes à heures fixes, généralement au lever, après un repas, au coucher et, de manière générale, toutes les 2 à 3 heures au cours de la journée ;

• si des oublis ou des fuites urinaires apparaissent, utilisez des protections pour incontinence. Auparavant, prenez soin de bien expliquer ce changement au malade.

Même si la personne concernée porte des protections pour l’incontinence, il est recommandé de l’aider à se rendre aux toilettes en cas de besoin. Le slip anatomique absorbant est la protection urinaire et fécale la mieux adaptée car la personne pourra l’enlever seule plus facilement.

S’occuper jour et nuit d’une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer est difficile. Beaucoup d’aidants abandonnent après quelques mois parce qu’ils se sentent épuisés et en difficultés. Ils faut impérativement veiller à se préserver en s’accordant des moments de liberté. Pour échanger sur son quotidien et obtenir des conseils, vous pouvez vous inscrire à un groupe de soutien. Ne gardez surtout pas le poids de cette maladie sur vos épaules !

Sources

1. Carrère d’Encausse M, Cymes M. La maladie d’Alzheimer. Marabout. 2007. p. 36.
2. Selmès J, Derouesné C. La maladie d’Alzheimer au jour le jour. John Libbey Eurotext. 2004. p. 13.

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